Responsabilité du notaire lors d'une succession
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SOMMAIRE
La gestion des dossiers d’un dossier de succession peut mal se passer surtout lorsque les relations sont conflictuelles au sein d’une famille ou lorsque la composition du patrimoine est complexe. Il peut alors être tentant de rechercher la responsabilité civile professionnelle du notaire chargé de la succession, l’entremise d’un avocat est alors indispensable dans la mesure où il s’agit d’une procédure devant le tribunal judiciaire. Avocats Picovschi prend les choses en main et vous assiste dans le cadre de vos contentieux.
Le notaire est-il obligatoire pour régler une succession ?
Héritier, vous vous demandez si vous demandez si vous devez obligatoirement contacter un notaire pour régler une succession ? Sachez que si le notaire est connu comme étant un interlocuteur obligatoire et privilégié dans le cadre du règlement des successions, ce n’est pas toujours le cas.
En effet, on ne parle de notaire obligatoire que dans certains cas :
- La succession comprend un bien immobilier
- Le montant de la succession est supérieur à 5 000 euros
- Le défunt avait rédigé un testament ou fait une donation au dernier vivant
Sachez que si on dit que le notaire est obligatoire dans les cas évoqués ci-dessus, son rôle peut toutefois être restreint.
Prenons un exemple, si la succession ne comprend pas de bien immobilier, bien que le notaire soit obligatoire si l’actif est supérieur à 5 000 euros, son rôle pourra se limiter à établir un acte de notoriété. Les héritiers pourront par la suite l’adresser aux établissements bancaires qui repartiront les sommes en fonction de la part dévolue à chacun.
Dans ce cas, concernant la déclaration de succession, les héritiers pourront alors la déposer eux-mêmes ou bien prendre l’assistance d’un avocat fiscaliste qui, en l’absence de bien immobilier, pourra se charger de cette formalité administrative.
Déclaration de succession : quel est le rôle du notaire ?
En tant que mandataire des héritiers, le notaire est généralement chargé d'établir la déclaration de succession qui sera signée par les ayants droit. Le notaire doit non seulement aviser son client de la déclaration à souscrire, mais encore et surtout lui indiquer le délai de souscription. La difficulté réside essentiellement dans le respect de ce délai.
Le notaire dégage sa responsabilité générale sur la déclaration de succession en précisant toujours dans l’acte de notoriété que la déclaration doit être faite dans les 6 mois et que cette formalité pèse sur les héritiers. Toutefois, s’il est mandaté, il devient responsable de l’établissement et du délai, mais pas forcément du contenu qui résulte des déclarations faites par les héritiers.
À ce titre, L’Administration fiscale annexe aux formulaires de déclaration de succession une notice qui précise que « le notaire chargé d’une succession n’est que le mandataire des ayants droit qui conservent la responsabilité propre de leurs obligations déclaratives au regard de l’Administration ». Ainsi, les conflits entre héritiers faisant obstacle à l’établissement de la déclaration ne peuvent pas lui être imputés !
Déclaration de succession : quelle est la responsabilité du notaire ?
Le notaire n'aura pas toujours en temps utile les éléments nécessaires pour rédiger la déclaration, en particulier lorsqu'il aura été saisi tardivement du règlement de la succession. La complexité de la situation peut retarder, parfois considérablement, la date du dépôt. La jurisprudence se montre rigoureuse dans son appréciation des obligations du notaire.
Le notaire doit alors prouver qu’il a tout fait pour pouvoir établir cette déclaration : il doit se préconstituer la preuve.
La complexité de la succession ne suffit pas ainsi à justifier le dépôt tardif d'une déclaration de succession, si le notaire n'établit pas avoir donné à ses clients les indications qui s'imposent (CA Paris, 1re ch., 18 déc. 1989), ou s'il ne justifie pas avoir fait les démarches nécessaires (CA Versailles, 9 juin 1987).
Peu importe que la consistance de la succession reste mal connue, et ceci d'autant plus que le dépôt de la déclaration de succession n'équivaut pas à une acceptation tacite de la succession (CA Paris, 1re ch., 2 nov. 1982).
En principe l’Administration admet que le versement d’acomptes puisse éviter des pénalités, mais c’est à son bon vouloir. Cette pratique est admise par l’Administration, mais rien ne la valide vraiment. Le notaire doit en tous les cas conseiller les parties de verser des acomptes (sa responsabilité a déjà été engagée pour ne pas avoir évoqué cette possibilité aux clients).
La responsabilité des notaires est liée à leur fonction d’officier public, dès lors les tribunaux considèrent que, par principe, toute faute commise l’est dans l’exercice de leurs fonctions.
C’est ainsi que la responsabilité des notaires, dans le cas de la déclaration tardive d’une succession, est fréquemment recherchée sur le fondement de la responsabilité civile de l’article 1240 du Code civil (ancien article 1382). En effet, si une déclaration de succession n’a pas été déposée dans un délai de six mois, des pénalités sanctionnent les parties transmettant tardivement les pièces nécessaires aux notaires. C’est dans ce contexte qu’est intervenu un arrêt de la 1e chambre civile de la Cour de cassation du 30 octobre 2007. La Cour rappelle dans cet arrêt que le notaire est tenu à un devoir d’information et de conseil, mais également de soins et diligences, ce qui lui imposait de rappeler à ses clients, par lettre, les pièces nécessaires aux formalités de déclaration de succession. C’est ainsi que le notaire, en l’espèce, a été condamné à payer à son client la somme représentant les majorations de retard dans le dépôt de succession, à l’exclusion des intérêts de retard. Dès lors que le jeu de l’article 1240 est invoqué, la preuve du défaut de rappel adressé au client doit être rapportée. La Cour, dans cette affaire, a appliqué un principe dégagé par un arrêt de la Cour de cassation du 22 avril 1997 faisant peser sur le notaire la charge de la preuve du rappel adressé au client. Dès lors que le notaire n’a pas rappelé au client les pièces nécessaires à la déclaration de succession, il est sanctionné par la prise en charge des pénalités de retard. En effet, depuis une jurisprudence du 25 février 1997, un renversement de la charge de la preuve a été opéré. « Celui qui est légalement ou contractuellement tenu d’une obligation particulière d’information doit rapporter la preuve de l’exécution de cette obligation » (Cass. 1ère civ. 25 février 1997, n°94-19.685 : Bull.civ. I n°75). Ce n’est plus au demandeur de rapporter la preuve de la faute, mais au notaire de rapporter la preuve de l’accomplissement de ses devoirs professionnels.
Le devoir de conseil du notaire
Différents mécanismes permettent donc d’engager leur responsabilité. Toutefois, il apparait que c’est sur le fondement du devoir de conseil bien plus que sur les notions de mandat ou de gestion d’affaires que la responsabilité des notaires est recherchée dans le domaine du règlement des successions.
Par exemple, pour imposer aux notaires de rechercher les héritiers ou légataires les tribunaux retiennent un manquement au devoir de conseil (Cass. civ. 29 janvier 1964).
Ce devoir de conseil n’est pourtant pas explicitement contenu dans la définition de la profession de notaire de l’article 1er de l’ordonnance du 2 novembre 1945 relative au statut du notariat qui ne fait pas mention du devoir de conseil. Le règlement national des notaires précise que « Le notaire doit à sa clientèle sa conscience professionnelle, ses égards, l’impartialité, la probité et l’information la plus complète ».
Le notaire est donc chargé d’éclairer ses clients sur les formalités qui doivent être accomplies ainsi que sur les risques de l’acte envisagé. De ce fait, le notaire est tenu d’une obligation de conseil relativement étendue. Il en est ainsi du notaire qui aurait omis d’informer ses clients sur les lois fiscales obligeant à déclarer les successions dans le délai légal et à payer les droits de mutation pour éviter les pénalités de retard (Cass. 1e civ 6 mars 1984, CA Paris 10 octobre 2001), sa responsabilité est engagée sur le fondement d’un manquement à son devoir de conseil.
Dès lors que le notaire ne respecte pas ses obligations, sa responsabilité peut être engagée sur le fondement des articles 1240 et 1241 du Code civil.
Avocats Picovschi, compétent en droit des successions à Paris, vous assiste dans le cadre du règlement des successions, vous représente chez le notaire et vous assiste en cas de difficultés avec un notaire.