Architecte poursuivi pour défaut de conseil : défendez-vous !
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Dans le cadre de vos projets de construction ou de rénovation, vous jouez, en tant qu’architecte, un rôle central en conseillant et en veillant à la bonne exécution des travaux. Cependant, il arrive que certains litiges surviennent et que votre responsabilité soit mise en cause, notamment pour un défaut de conseil. Si vous vous trouvez dans une telle situation, il est essentiel de bien comprendre vos droits et les moyens de vous défendre efficacement.
Quelles sont les obligations légales de conseil de l’architecte ?
L'obligation de conseil de l'architecte s'impose à lui, et ce même en l'absence de stipulations contractuelles qui y feraient expressément référence.
En tant qu’architecte, vous avez une obligation générale de conseil tout au long de l’exécution de votre mission. Au-delà de fournir des avis et des recommandations, vous êtes tenu de donner à votre client les explications nécessaires pour lui permettre de comprendre et d’apprécier pleinement les services que vous lui rendez. À ce titre, il est essentiel de lui signaler tous les risques et inconvénients potentiels liés au projet de construction pour lequel il vous a sollicité. Cela peut impliquer des analyses de faisabilité, des études de site, ou des recommandations sur les impacts environnementaux.
Vous devez maintenir une communication ouverte et régulière avec le maître d’ouvrage tout au long du projet. Cela implique de fournir des mises à jour sur l'avancement des travaux, de signaler tout problème rencontré et de proposer des solutions adaptées.
En ce qui concerne les études de sol, le fait qu’elles soient confiées à des intervenants externes ne vous exonère pas de votre responsabilité en matière de conseil. Afin d’éviter que votre responsabilité ne soit engagée en cas d’incident, il est important que vous informiez le maître d’ouvrage, idéalement par lettre recommandée avec accusé de réception, des particularités éventuelles du sol ou du sous-sol. Vous devez également le conseiller sur les mesures à prendre et, si nécessaire, envisager de le dissuader de poursuivre le projet.
Votre obligation de conseil s’étend jusqu’à la réception de l’ouvrage. Dans un arrêt du 22 décembre 2023, le Conseil d’État précise que « ce devoir de conseil implique que le maître d'œuvre signale au maître d'ouvrage toute non-conformité de l'ouvrage aux stipulations contractuelles, aux règles de l'art et aux normes qui lui sont applicables, afin que celui-ci puisse éventuellement ne pas prononcer la réception et décider des travaux nécessaires à la mise en conformité de l'ouvrage » (CE, 22 décembre 2023, n°472699).
Votre obligation de conseil vous impose donc de signaler au maître d’ouvrage toute non-conformité de l’ouvrage, non seulement par rapport aux stipulations du contrat et aux normes en vigueur, mais également vis-à-vis des « règles de l’art », lesquelles s’entendent du savoir-faire technique conforme aux données actuelles, issues des règlementations en vigueur, des DTU (documents techniques unifiés) et des normes établies par les organismes techniques compétents.
Afin de vous prémunir contre d'éventuels litiges, vous devez conserver une trace écrite de vos conseils et recommandations. Les échanges par courriels, les procès-verbaux de réunions et les rapports de visite de chantier constituent également des éléments de preuve précieux.
En cas de litige, le client peut intenter une action en responsabilité civile pour obtenir réparation.
Défaut de conseil : exemples pratiques
Si un architecte ne signale pas la nécessité d'obtenir un permis de construire ou de respecter des normes de sécurité spécifiques, cela peut engager sa responsabilité en cas de litige.
Si un architecte recommande des matériaux inadaptés pour un projet, cela peut constituer un défaut de conseil. Par exemple, s'il suggère l'utilisation de matériaux non résistants aux conditions climatiques de la région (comme un revêtement extérieur non étanche dans une zone sujette aux pluies fréquentes), cela peut entraîner des dommages structurels et des coûts de réparation élevés.
Un architecte qui ne prend pas en compte les risques liés à l'environnement dans lequel le projet est situé peut être tenu responsable. Par exemple, s'il ne signale pas les risques d'inondation dans une zone inondable ou ne conseille pas sur des études de sol nécessaires avant le début des travaux, cela peut mener à des dommages importants et à des poursuites pour défaut de conseil.
Dans certains cas, un architecte peut négliger d'informer son client des contraintes légales ou réglementaires qui pourraient affecter le projet. Par exemple, si un architecte ne met pas en évidence l'importance des règles d'urbanisme (comme les limites de hauteur ou les distances minimales entre les constructions), cela peut entraîner des modifications tardives et des pertes financières pour le maître d'ouvrage.
Un défaut de conseil peut également survenir si l'architecte ne procède pas à un suivi adéquat du chantier et ne signale pas des défauts ou des malfaçons constatés durant les travaux. Par exemple, si des travaux de maçonnerie présentent des défauts évidents, mais que l'architecte ne fait pas part de ses observations au client, il pourrait être tenu responsable des conséquences ultérieures.
Accusé de défaut de conseil : comment vous défendre ?
Si vous êtes architecte et que vous vous trouvez confronté à une accusation de défaut de conseil, nos avocats en droit de la construction et en responsabilité professionnelle pourront analyser votre situation, vous conseiller sur vos droits et vous guider dans la défense de votre dossier.
En cas de défaut de conseil, votre assurance professionnelle peut être sollicitée. Attention, dans certains cas, l'assureur peut même refuser de couvrir certains sinistres si le défaut de conseil est avéré.
Vous pouvez alors être contraint de verser des indemnités au maître d’ouvrage pour couvrir les coûts de réparation ou de mise en conformité liés à ses erreurs ou omissions.
Vous pouvez en outre faire l’objet de sanctions disciplinaires, pouvant aller de l'avertissement à la radiation de l'Ordre des architectes.
Pour vous défendre efficacement, il est crucial de rassembler et de communiquer toutes les preuves possibles à votre avocat. Il peut s’agir du contrat signé, des courriers échangés avec le client, des études de sol et analyses techniques réalisées, des procès-verbaux de réunions, etc.
Il est essentiel de prouver que vous avez agi conformément aux normes de la profession et aux « règles de l'art ». Nos avocats pourront vous aider à établir un historique détaillé des communications avec le maître d'ouvrage. Une bonne documentation peut démontrer que vous avez respecté vos obligations de conseil.
Il sera par ailleurs important de s’interroger sur les responsabilités de chacun. En effet, dans certains cas, la responsabilité peut être partagée entre plusieurs parties, y compris le maître d'ouvrage lui-même.
Avant d'engager une procédure judiciaire, il peut être judicieux d'envisager un règlement amiable. Votre avocat pourra représenter vos intérêts lors de négociations, ce qui peut permettre d’éviter les frais juridiques importants et de réduire l’impact sur votre réputation professionnelle. En effet, un litige pour défaut de conseil peut nuire à votre la réputation, entraînant une perte de confiance de la part de vos clients actuels et potentiels. Cela peut avoir des répercussions sur votre activité.
À défaut de résolution amiable du litige et en cas d’action en justice, nos avocats assureront la défense de vos intérêts devant les juridictions compétentes.