Acquérir une œuvre d’art par une société aux fins de défiscalisation
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SOMMAIRE
En tant que chef d’entreprise, vous vous interrogez sur vos possibilités de défiscalisation, notamment à travers l’achat d’œuvres d’art. Comment mettre en place de telles mesures fiscales ? Toutes les entreprises sont-elles éligibles à cette opération ? Peut-on acquérir n’importe quelle œuvre ? Avocats PICOVSCHI vous en apprend plus dans les lignes qui suivent.
Conditions liées à l’entreprise et aux œuvres
L’article 238 bis AB du Code général des impôts encadre la mesure de défiscalisation des entreprises à travers l’achat d’œuvres d’art. Ses dispositions s’appliquent tant aux entreprises soumises à l’impôt sur le revenu qu’à celles soumises à l’impôt sur les sociétés, quelle que soit la nature de l’activité professionnelle de l’entreprise.
Concernant les œuvres, le Code général des impôts prévoit que qu’elles doivent être acquises auprès d’un artiste vivant et achetée directement à l’artiste ou par l’intermédiaire du marché des œuvres d’art (galeristes, négociants, ventes aux enchères publiques…). L’avantage fiscal consenti aux entreprises suppose en contrepartie qu’elles investissent et soutiennent la création artistique contemporaine.
Les œuvres sont celles visées par l’article 98 A de l’annexe III du CGI :
- des tableaux, peintures, dessins, aquarelles, gouaches, pastels, monotypes, entièrement exécutés de la main de l'artiste ;
- des gravures, estampes et lithographies, tirées en nombre limité directement de planches entièrement exécutées à la main par l'artiste, quelle que soit la matière employée ;
- des productions en toutes matières de l'art statuaire ou de la sculpture et assemblages, dès lors que ces productions et assemblages sont exécutés entièrement de la main de l'artiste, à l'exclusion des articles de bijouterie, d'orfèvrerie et de joaillerie ;
- des fontes de sculpture à tirage limité à huit exemplaires et contrôlé par l'artiste ou ses ayants-droit ;
- des tapisseries tissées entièrement à la main, sur métier de haute ou de basse lisse, ou exécutées à l'aiguille, d'après maquettes ou cartons d'artistes, et dont le tirage, limité à huit exemplaires, est contrôlé par l'artiste ou ses ayants droit ;
- des exemplaires uniques de céramique, entièrement exécutés de la main de l'artiste et signés par lui ;
des émaux sur cuivre, entièrement exécutés à la main, dans la limite de huit exemplaires numérotés et comportant la signature de l'artiste, à l'exclusion des articles de bijouterie, d'orfèvrerie et de joaillerie.
Conditions et mise en œuvre de la déduction fiscale
Conditions de la déduction fiscale
Deux conditions doivent être remplies pour que la déduction fiscale puisse s’appliquer suite à l’achat d’une œuvre d’art par une entreprise :
- Exposer l’œuvre dans un lieu accessible au public ou aux salariés de l’entreprise pendant cinq ans.
Attention les bureaux ne sont pas considérés comme un lieu accessible à tous, l’œuvre doit ainsi être exposée dans un hall d’immeuble, une salle d’attente… De même une entreprise qui exposerait l’œuvre dans un lieu accessible aux seuls clients de l'entreprise et également au profit d'un public plus large, à l'occasion d'une manifestation annuelle ponctuelle, ne pourrait bénéficier de la déduction fiscale susvisée dans la mesure où l’œuvre n'est exposée que ponctuellement au profit d'un public plus large, et non pendant toute la période de cinq ans. L’entreprise a également le choix de confier l’œuvre à un musée ou de la placer en dépôt auprès d’institutions locales.
Outre l’exposition au public, ce dernier doit être informé du lieu d’exposition et de sa possibilité d’accès au bien. L’entreprise a donc une obligation d’information.
- Inscrire l’œuvre à l’actif du bilan.
La déduction spéciale est réservée aux œuvres d'art qui ont le caractère d'immobilisations et qui sont enregistrées en tant que telles à l'actif du bilan.
Attention les œuvres achetées en vue de la revente et qui figurent à ce titre parmi les stocks de l’entreprise n’ouvrent pas droit à la déduction.
Mise en œuvre de la déduction fiscale
L’article 238 bis AB du Code général des impôts reprend les conditions vues précédemment et prévoit que :
« Les entreprises qui achètent, à compter du 1er janvier 2002, des œuvres originales d'artistes vivants et les inscrivent à un compte d'actif immobilisé peuvent déduire du résultat de l'exercice d'acquisition et des quatre années suivantes, par fractions égales, une somme égale au prix d'acquisition. »
Le prix de l’œuvre peut être déduite par fraction de valeur égale pendant 5 ans, et ce dès la première année d’achat. Attention chaque fraction déduite ne peut dépasser 5 ‰ du chiffre d’affaires. Les frais supportés lors de l'acquisition, qui ne sont pas inclus dans son prix de revient (notamment les commissions versées aux intermédiaires), sont exclus de la base de la déduction
A titre d’exemple, si votre entreprise réalise un chiffre d’affaires de de 300 000 €, il est possible de déduire 1500€/an, ce qui représente sur 5 ans la valeur de 7500€.
La réduction d’impôt s’impute sur l’impôt sur le revenu ou l’impôt sur les sociétés dû par le contribuable ou le foyer fiscal. S’agissant de l’impôt sur les sociétés, la réduction s’impute sur le solde de l’impôt. Toutefois, lorsque le montant de la réduction d’impôt excède le montant de l’impôt à acquitter, le solde non imputé peut être utilisé pour le paiement de l’impôt dû au titre des 5 années (ou exercices) suivant celle (ou celui) au titre de laquelle (ou duquel) la réduction d’impôt est constatée.
En tant que chef d’entreprise, si vous êtes intéressées par de telles mesures de défiscalisation, n’hésitez pas, venez consulter nos avocats en droit fiscal et droit des sociétés qui sauront mettre en pratique ces montages. Avocats Picovschi soutient la création artistique tout en offrant ses services aux entreprises qui ont les mêmes aspirations.